Comme Les Abymes, la petite ville guadeloupéenne où elle est née, Laetitia est sensible aux tressaillements de la terre. Et comme son île, qu’elle aime appeler Karukera «l’île aux belles eaux» en arawak, la langue originelle, elle affiche une personnalité solaire et une culture métissée.
Laetitia Bourgeois a grandi dans l’amour de la musique. Son père fut le premier batteur du groupe Kassav’ et sa mère participera à la création d’une école de musique à Pointe-à-Pître. Laetitia a très tôt été initiée à la scène, aux rythmes caraïbes, à la biguine, au Gros Ka.
Quand elle a sept ans, ses parents se séparent et, deux ans plus tard, c’est le départ avec sa soeur pour le Canada. Après un passage par Vancouver, la famille s’établit dans le Manitoba. La petite princesse des îles va apprendre à dompter les grands froids. La musique est toujours présente puisque son beau-père canadien est pianiste classique. Dans la maison résonnent désormais Mozart, Bartok, Messiaen et Miles Davis mais aussi Salif Keita, Mory Kanté, Michael Jackson ou les Beatles.
Laeti fait bientôt partie de la chorale du conservatoire local. C’est une évidence : son instrument sera sa voix. Elle se spécialise dans le jazz vocal et le gospel. Pratique également la danse vingt heures par semaine. Elle veut être chanteuse mais tout autant danseuse étoile.
À dix-sept ans, elle rejoint l’Université de Knox, près de Chicago. Elle commence à écrire des textes et étudie l’art et le théâtre. Et en 2002, diplôme en poche, elle part pour Paris et ses lumières, elle en rêvait. Tour à tour comédienne, voix off anglaise et demoiselle costumière, elle arpente aussi les planches et apprend au contact de diverses formations de jazz, comme l’avait fait son père avant elle. C’est dans ce parcours qu’elle fera une rencontre déterminante. En 2009, invitée sur Radio Campus, elle se trouve face à un compositeur, François-Marie Dru. En une heure à peine, l’évidence de leur complicité les saisit. Ils ne se quitteront plus. François-Marie est lui aussi métissé de musiques noires et blanches, à l’image des enfants indignes de Chuck Berry, de Ray Charles et B.B. King, qui se nomment Beatles ou Stones, Clapton ou J.J Cale.
À eux deux, Laetitia et François-Marie forment FM LAETI. Et après quelques mois à composer leurs premiers titres, le duo s’agrandit, rejoint par Pierre-Marie Dru, frère du compositeur, producteur et fondateur de Pigalle Production.
A l’été 2010, ils enregistrent leur premier album avec Yann Arnaud au studio de la Frette. Ils sont entourés de Christophe Minck, Steve Arguelles, Laurian Daire, Ludovic Bruni, Fatoumata Diawara et plusieurs autres musiciens. L’album sera mixé par le talentueux Stéphane Briat. En mai 2011, sort le single Rise in the Sun puis, en octobre, l’album It Will All Come Around. S’ensuit une tournée de deux ans.
Fin 2012, Laeti, FM et PM s’enferment dans une maison en Provence et commencent à écrire les premiers titres de ce qui deviendra leur deuxième album, For the Music.